Semaine 4 : Inoubliable
- Corentin
- 20 sept. 2018
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 sept. 2018
Lundi 10 septembre : une nouvelle semaine commence et le premier mois en Bolivie, se referme petit à petit. Cela passe à une vitesse irrépressible.
Les cours se sont très bien passés. Rien de nouveau.
J’ai déjeuné chez Xime avec Danie, Dani, un autre membre de la famille (je ne me rappelle plus exactement) et sa petite fille.
Après manger, j’ai eu le temps de lire un peu L’écume des jours (je suis à la fin de cet étonnant livre). A 4 h, nous nous sommes rejoints en ville avec les intercambios, à la pla (place Sucre). Nous avons commencé notre petit tour dans le centre, en direction de la place principale. Du côté de celle-ci, se trouvait le marché central, immense bâtiment moderne, où se vend du pain et des fruits, sur l’étendue du premier étage. Au second, il y a de nombreux petits carrés où sont cuisinés énormément de plats typiques. Puis au dernier niveau, les vendeurs de vêtements envahissent toute la place. Nous y sommes allés pour boire un jus frais, car le temps était chaud. La boisson en question était délicieuse. Un mélange de couleurs et d’arômes étaient réunis dans le gobelet. La partie du bas, avait le goût de fruit rouge et celle du milieu, d’orange. Le tout, était couronné d’une sorte de glace pillée au lait. Ce mélange coloré offrait de très bonnes sensations gustatives. Ensuite, nous avons plié bagage, pour vagabonder entre les rues inconnues, à nos yeux. Et sans le vouloir, nous sommes atterris à notre point de départ, la pla. Entre temps, Grant était parti. Il y avait sur la place, un vendeur de tacos mexicain. Nous en avons tous acheté deux chacun. C’était au jambon, fromage et guacamole. Une tuerie. Puis, nous avons discuté et sommes rentrés vers 8 h 30 dans nos maisons respectives.
Mardi 11 septembre : je ne suis pas allé au lycée, car c’est un jour férié. J’ai eu toute la matinée pour dormir et je ne me suis pas privé.
Le midi, j’ai déjeuné chez Xime avec Danie, et Dani.
L’après-midi, je suis allé chercher un cadeau pour le fils (Matias) de Oscar (frère de Xime) car demain, lorsque nous serons à Cochabamba, nous fêterons son anniversaire. Matias adore Ronaldo, alors je lui ai offert le maillot de la Juventus avec floqué derrière, le nom de son joueur préféré. Ensuite, je suis rentré à la maison pour préparer ma valise. Après avoir pensé à tout, et pris des vêtements pour tout type d’aventure, j’ai réussi à refermer ma valise et à être prêt pour décoller vers cette nouvelle ville : COCHABAMBA. J’ai eu une heure devant moi pour terminer L’écume des jours. Je rappelle qu’il a était écrit par Boris Vian ; écrivain très décalé et rempli d’imagination exotique. Ainsi, j’ai pu découvrir la fin de cette histoire, qui était des plus imprévisibles. Le récit mélange l’amour et la poésie dans un monde qui bascule entre le réel et l’imaginaire. Je me suis ouvert les portes à un auteur où l’une de ses œuvres a su me parler, et auquel j’ai aimé passer du temps à lire. Je risque de me laisser aller par d’autres de ses histoires… Maintenant, place à Kafka et son mystérieux Procès… Vers 9 h du soir, je suis arrivé à Cochabamba et j’ai mangé un picante, plat typique. (viandes, frites, saucisses, riz et poulets)
Mercredi 12 septembre : je me suis réveillé à 9 h et une heure après, Dani et moi, nous sommes allés dans la maison où se préparait l’anniversaire de Matias.
Sur la route, j’ai pu observer les différences qu’il y avait avec Tarija.
Premièrement, Cochabamba est une ville gigantesque qui est composée, de 7 quartiers énormes autour d’elle. Tout ce groupement est dans le creux de montagnes aux formes rondes et peu boisées. De plus, le centre ville possède de nombreux immeubles qui offrent une tout autre vision aux villes boliviennes. Ils se sont modernisés, mais ces bâtiments paraissent d’une facture peu qualitative. Ce qui donne à la ville, un air triste. Mais la présence de voitures, de personnes et de commerces en tous genres colorent le paysage et le remplit de chaleur.
L’anniversaire s’est passé dans un immeuble à un oncle de la famille, avec piscine, sauna et barbecue. Tout l’après-midi, les amis de Matias étaient présents et la famille aussi. Il y avait aussi un baby-foot auquel j’ai passé beaucoup de temps à jouer. Ensuite, nous sommes rentrés sur les coups de 21 h et sommes directement allés nous coucher. La journée était fatigante.
Jeudi 13 septembre : le matin, nous sommes allés à un centre commercial, pour m’acheter un t-shirt, car j’en avais la nécessité. Mais aucun des magasins en proposaient un qui me plaisait.
Nous avons mangé Burger King mais le pain était très différent de celui de la France, moins bon … J’ai quand même terminé mon sandwich.
Après avoir déjeuné, nous sommes allés voir si nous pouvions partir à Torotoro, le lendemain. Ensuite, ils m’ont emmené sur une colline où Jésus, paraissait avec les bras grands ouverts, comme si son corps se donnait à l’exercice de l’étirement après le réveil. Cette prestance si forte et charismatique, est "fanatique". Sur la bosse qui exaltait le fils de dieu, il se voyait comme un sauveur de la ville. Il y a une magnifique vue sur l’ensemble des communes de Cochabamba, une sur-couche cache cette nature si pure, c'est la pollution de la ville. Cochabamba est la ville la plus contaminée de Bolivie. Néanmoins, toutes les grandes villes sont chacune infectées à travers l’air souillé par les voitures, camions, bus, taxi et moto. Il y a une raison à tout cela. Une loi, qui par ailleurs, est d’une stupidité effrayante, propose des réductions d’impôts selon l’âge de ta voiture. Par exemple, plus ton véhicule est vieux moins tu payes d’impôts !!!! Alors, les gens ne s’embêtent pas et utilisent d’antiques véhicules, qui dégagent certaines fois des nuages de fumée noir de leur pot d’échappement. Quelques jours auparavant, j’ai fait la découverte qu’il y avait une Française (Margaux) à Cochabamba. Margaux est venue me retrouver à un Jump Park où je suis allé avec ma famille. J’ai passé une après-midi génial mais fatigante. Faire du trampoline à 2800 mètres d’altitude, c’est une belle épreuve physique. A la fin de la partie, j’ai appris que le lendemain, j’allais bien à Torotoro, mais à 3 h du matin. Le soir, j’ai mangé un plat typique délicieux : Trancapetcho. Une assiette de riz, oignons, tomates, pommes de terre et un pain typique de la Bolivie. Nous sommes rentrés et j’ai préparé mes affaires pour le départ de demain.
Vendredi 14 septembre : à 2 h du matin, le réveil a sonné. Je me suis levé tant bien que mal et j’ai mis de haut en bas, mon équipement de marche que j’avais préparé la veille. Nous sommes partis en taxi sous un ciel de nuit, et nous avons circulé dans les rues obscures où régnaient le silence et la tranquillité. Arrivé à notre point de rendez-vous, deux petits bus attendaient des voyageurs friands d’expériences. Nous avons dû négocier un certain temps, attendre, puis relancer à nouveau les paris, pour avoir une chance de partir. J’ai bien cru qu’on allait devoir retourner à la maison, comme des personnes rebutées. Finalement, la persévérance et le temps ont bien fait les choses. Nous sommes montés dans la wagonnette. Le chauffeur a démarré le véhicule et nous sommes partis pour nous aventurer dans un paysage incroyable. Le trajet dura 5 h et durant chacune des minutes de ce voyage, il n’y a pas eu un moment où les vibrations, provenant de la route malformée, n’ont pas arrêté de faire cogner ma tête, que je reposais sur la vitre, afin de pouvoir trouver le sommeil. Ce qui m’a valu une bosse le jour même.
A 8 h, nous sommes arrivés à destination : Torotoro. C’est un grand parc national qui se situe dans le département de Potosi. Son nom Torotoro provient du quechua "Thuru Thuru", qui signifie boue. Elle renvoie à la terre humide où les dinosaures ont laissé leurs empreintes.
Nous avons pris un déjeuner au marché. Par la suite, nous sommes allés prendre un guide et un 4X4 pour nous balader dans ce magnifique lieu. Cette option est bien sur payante, et plus chère pour les étrangers. Alors, je me suis fait passer pour Carlos Compero, un Bolivien, qui est parti en France, et qui a oublié comment on parlait espagnol. Cela est passé tranquillement, ils n'ont vu que du feu et étaient étonnés que je ne puisse pas me souvenir de ma langue natale.
Une demi-heure après, nous étions sur une route sinueuse de terre teintée d’orange, avec sur le bord du chemin, quelques arbres colorés. Nous sommes montés petit à petit vers 4 000 mètres d’altitude. Une succession de montagnes ondulées, formaient comme une série de vagues ; elles nous ont suivies durant une partie du trajet. Ensuite, nous avons pris la direction de deux petits villages perdus dans les montagnes, où vivaient des personnes. Ils avaient le nécessaire pour subsister et persévérer dans l’existence. Un enclos était fait de pierre pour les animaux, des baraquements étaient faits de matériaux locaux et à 10 kilomètres, il y avait un village, afin de se ravitailler. J’étais sur la route d’un des plus beaux moments de toute mon existence. Une fois en haut, ils faisaient très froid et il y avait un vent qui obligeait de porter un blouson, même si nous étions en plein soleil. La cause de cette température était l’altitude, mais aussi car le lieu où nous étions exposés, s’ouvrait largement au déplacement d’air frais. Les premiers pas étaient difficiles, parce que je me forçais à respirer et je ne pouvais pas marcher d’un pas soutenu. Cela ressemblait à une petite balade du dimanche après-midi. Une dizaine de minutes de marche et comme par magie, mon corps m’a donné la chance d’être à l’instar d’un Bolivien, dans son environnement. Je n’avais aucune difficulté à monter, à descendre et à avancer. J’étais véritablement un poisson dans l’eau. Plus nous avancions sur la montagne, oui, en effet, j’étais sur une montagne à 3 900 mètres d'altitude. Je n’ai pas été seulement en bas pour m’émerveiller de notre petitesse face à ces hauteurs. J’étais, je le rappelle, car cela m’étonne toujours autant, sur les montagnes boliviennes. Personnellement, cela a été l’une des plus belles randonnées que j'ai réalisé, avec un paysage splendide. J’ai été illuminé par la beauté de cette nature. Une sensation extraordinaire me prenait quand je faisais des pauses pour admirer cet horizon, cette éminence, cette hauteur qui dégageait une vue invraisemblable. C’est-à-dire qu’à cette altitude, tu domines la vallée et naturellement, dans ta tête, il se passe une émotion qui te donne une claque. Plus tu te rends compte que cette nature te propose des paysages à t’en couper le souffle, plus la claque devient forte. En cheminant, j’ai été surpris et heureux de voir que ce lieu était si propre et qu'ils le préservent super bien. Par la suite, nous sommes retournés à la voiture pour se diriger vers un autre lieu que j’allais visiter. Entre temps, nous avons commandé à manger dans une petite cabane typique de Bolivie. Elle se situait sur une large plaine qui domine les montagnes d’en face. J’ai mangé paisiblement, avec le bruit ambiant de la nature, une milanaise avec du riz, des pommes de terre, oignons, tomates et pâtes. Suite à un très bon déjeuner pour le lieu où nous étions, la prochaine visite était une caverne. Nous avons visité la plus grande de Bolivie. Il y a des stalactites, des passages étroits, des descentes à la corde et de grands espaces pour contempler l’architecture de la nature. Nous sommes rentrés et avons dormi dans un hôtel.
Samedi 15 septembre : nous nous sommes levés à 7 h avec l’intention d’être à 8 h au marché, pour déjeuner. A l’heure, nous sommes allés à un nouveau lieu en voiture. Nous l’avons laissé et nous sommes partis marcher dans le début d’une petite rivière, sans eau. Nous avons suivi le cours d’eau imaginaire, où se trouvait des empreintes de dinosaures, jusqu’à rencontrer un merveilleux canyon. Il possédait un ravin d’une profondeur de 250 m. Nous étions sur la partie supérieure de celui-ci et il y avait un mirador au-dessus du vide. C’était impressionnant. Ensuite, nous avons descendu un kilomètre dans cet énorme canyon, pour faire la connaissance d’un petit paradis, avec des cascades et des petites piscines naturelles. Nous nous sommes baignés et il y avait un petit saut de 6 mètres qu’Oscar, Matias, Gabi et moi avons fait. Puis, nous sommes remontés en haut du canyon, et ce n’était pas simple du tout. Une épreuve belle et bien physique, nous avait tendrement attendu sans nous prévenir qu’il aurait un soleil tapant et une montée pentue. Nous sommes arrivés difficilement en haut, mais une soupe de mani (composé de frites, poulet, et soupe de cacahuète dans le même plat) et un picante (viandes, frite et saucisses) étaient à la carte d’une autre petite cabane, pour reprendre des forces. Sur trois des tables du petit restaurant, il y avait au moins un Français. Torotoro est un lieu touristique où les Français sont nombreux (89 %). Je me sentais en France, et j’ai été heureux de pouvoir jongler entre le français et l’espagnol, selon la personne à qui je m’adressais ou que j’écoutais. Voilà, nos visites étaient terminées et nous sommes rentrés à Cochabamba pour nous reposer.
Dimanche 16 septembre : j’ai dormi, mangé, dormi, essayé de rattraper le retard du blog car il me manquait 6 jours à rédiger. Je n’ai pas eu un moment pour écrire. C’était une semaine mouvementée. C’est pourquoi, j'ai un peu de retard. Et à 23 h, nous sommes rentrés à Tarija pour revenir à la réalité, le lycée… (Dani, Xime et moi). J’écris cette dernière phrase mardi 18 septembre à 21 h 30.
Merci d'avoir pris le temps de lire.
A la semaine prochaine.
Merci mon Coco pour ce nouvel épisode 😊